Le Campo de’ Fiori (littéralement le « champ des fleurs ») est une place de Rome.
Son nom viendrait du fait qu’à cet endroit même, au Moyen Âge, existait une vaste prairie dominée par la forteresse de la puissante famille Orsini.
Cette place très achalandée est située entre la Piazza Navona et le Palais Farnese. Le Campo de’ Fiori s’étendait jadis jusqu’au terrain devant le théâtre de Pompée. Au centre du Campo de’ Fiori, se trouve la statue de Giordano Bruno, qui rappelle que ce moine dominicain y fut brûlé vif le .
Tous les jours de la semaine sauf le dimanche se tient un marché de fruits et légumes ; on y trouve également des marchands de poisson .
Monuments
- Palais Farnèse
- Palais Spada, siège du Conseil d’État,
- Palais du Mont-de-Piété, où l’on pouvait obtenir un prêt en gage de biens personnels,
- le Piccola Farnesina, où on trouve la collection de sculptures de Giovanni Barracco.
Églises
De nombreuses églises se trouvent à proximité du Campo de’ Fiori, entre autres :
- l’Église Santissima Trinità dei Pellegrini, où les pèlerins pauvres arrivant à Rome étaient accueillis,
- l’Église Sant’Eligio degli Orefici, dessinée par Raphaël,
- l’Église San Girolamo della Carità, qui renferme l’exceptionnelle chapelle Spada de l’architecte et sculpteur Francesco Borromini, considéré comme rival du Bernin,
- l’Église Santa Maria in Monserrato degli Spagnoli qui renferme un buste du cardinal Pedro Foix de Montoya par le Bernin.
À deux pas de la statue de Giordano Bruno se trouve le Palais de la Chancellerie, qui abrite les services administratifs du Vatican, ce qui explique sans doute la volonté du Vatican plusieurs fois exprimée de faire déplacer cette sculpture. La peine de mort infligée en 1600 par l’Inquisition au moine et philosophe italien (ainsi qu’à bien d’autres personnes accusées d’hérésie), et appliquée sur ce même endroit, est pourtant indirectement à la base du fait que le Campo de’ Fiori reste à présent la seule place de Rome sans églises ou d’autres lieux de culte.

La statue de Giordano Bruno est une sculpture en bronze située Campo de’ Fiori à Rome en Italie, à l’endroit où le philosophe a été brûlé le . La statue a été réalisée par Ettore Ferrari et a été inaugurée le .
L’inscription à sa base est :« A BRUNO – IL SECOLO DA LUI DIVINATO – QUI DOVE IL ROGO ARSE »
( français : À Bruno – Le siècle par lui divinisé – Ici où le feu a brûlé )
Histoire

Le sculpteur est Ettore Ferrari qui deviendra le Grand Maître de la Grande Oriente d’Italia, de la juridiction maçonnique d’Italie, était un partisan de l’unification de l’Italie par rapport à la précédente domination papale de Rome. Ses autres sculptures incluent un monument à Rovigo, en Italie, à Giuseppe Garibaldi, qui s’est battu pour l’indépendance italienne et a défendu la démocratie française contre l’impérialisme prussien pendant la guerre franco-prussienne, 1870-1871.
Le 20 avril 1884, le pape Léon XIII publie l’encyclique Humanum genus. En réponse, les francs-maçons décidèrent de créer une statue du panthéiste Giordano Bruno. La statue a été dévoilée le , sur le site sur lequel Bruno a été brûlé vif pour hérésie le , et le politicien radical Giovanni Bovio a prononcé un discours entouré d’une centaine de drapeaux maçonniques. En octobre 1890, le pape Léon XIII adressa un nouvel avertissement à l’Italie dans son encyclique Ab Apostolici contre la franc-maçonnerie[1] ; il commente le monument dans le passage suivant :
« Cette œuvre éminemment sectaire, l’érection du monument au célèbre apostat de Nola, qui, avec l’aide et la faveur du gouvernement, fut promu, déterminé et exécuté au moyen de la franc-maçonnerie, dont les porte-parole les plus autorisés n’avaient pas honte de reconnaître son but et de déclarer sa signification. Son but était d’insulter la papauté ; sa signification qu’à la foi catholique doit maintenant être substituée la liberté la plus absolue d’examen, de critique, de pensée et de conscience : et ce que l’on entend par un tel langage dans la bouche des sectes est bien connu[2]. »
Posterité
Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de son exécution, divers groupes de libres penseurs — maçons, athées, panthéistes — se rassemblent devant le monument, et un représentant de la mairie de Rome dépose une couronne à son pied[3],[4].
Une statue d’une figure humaine allongée debout sur la tête conçue par Alexander Polzin représentant la mort de Bruno sur le bûcher a été placée dans la gare de Potsdamer Platz à Berlin, en Allemagne, le 2 mars 2008[5].
