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Image mise en avant : Garik Vaïnstein à 11 ans.
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C’est également durant la seconde moitié du XIXe siècle qu’émergent les échecs modernes. Une multitudes compétitions internationales ont lieu ; les progrès théoriques de l’art de la défense, dus en grande partie à Wilhelm Steinitz, qui est le premier champion du monde officiel en 1886, mettent un terme à l’ère romantique des échecs. C’est l’École viennoise des échecs dite classique qui lui succède.
L’école hypermoderne
L’école hypermoderne, aussi nommée école néoromantique, est un courant de pensée échiquéenne apparu au début du XXe siècle, après la Première Guerre mondiale. « La révolution hypermoderne a laissé une trace durable dans l’histoire de l’évolution des idées stratégiques échiquéennes »1.
C’est le prolifique Xavier Tartacover qui fut à l’origine de ce terme. En effet, Xavier Tartacover publie en 1924 le livre Die Hypermoderne Schachpartie (La Partie d’échecs hypermoderne) et c’est sous le terme d’« hypermoderne » qu’il qualifie le style de jeu d’Alexandre Alekhine, d’Efim Bogoljubov et de Gyula Breyer.
Le but profond des coups hypermodernes était parfois masqué par leur aspect curieux, ce courant ayant été créé en réaction au classicisme de l’École viennoise des échecs, lui-même construit en réaction aux combinaisons endiablées de l’École romantique. Ce n’est pas tant que les anciennes règles (classiques) ont été réfutées, mais on s’est plutôt rendu compte qu’elles avaient été suivies trop servilement autrefois (notamment par Siegbert Tarrasch, jugé trop dogmatique par Aaron Nimzowitsch). Les maîtres modernes faisaient face à chaque situation avec une stricte objectivité, « mais l’application de telles idées demande un bien plus grand effort de création que le jeu classique »2. En pratique, l’hypermodernisme n’a pas remplacé la théorie classique de Wilhelm Steinitz et ses successeurs. Au lieu de cela, les manuels d’échecs modernes décrivent ce courant comme un prolongement de l’école classique.
Les deux plus grands penseurs de ce courant sont Aaron Nimzowitsch et Richard Réti3 qui, dans leurs ouvrages respectifs, Mon système et Les Idées modernes aux échecs, ont décrit et vulgarisé la pensée hypermoderne.
Nimzowitsch est reconnu comme un grand pédagogue : « son exposé est brillant, efficace et divertissant. »4. Mon système est considéré par Vlastimil Hort comme un livre d’échecs ayant eu une influence considérable pour chaque génération depuis sa publication en 1925 5.
Harry Golombek, rédacteur en chef du British Chess Magazine et auteur d’une biographie de Réti (Reti’s Best Games), a présenté Les idées modernes aux échecs comme « le meilleur livre jamais écrit sur les échecs »6. Réti y aborde la stratégie échiquéenne et l’histoire de ses progrès jusqu’au jeu hypermoderne, en incluant ce dernier4. Ceci dit, Réti n’avait pas conscience que certaines idées positionnelles étaient connues avant ce qu’il supposait, et il a omis de mentionner, notamment, Howard Staunton, promoteur entre autres de la partie anglaise, et Louis Paulsen, promoteur entre autres de la défense sicilienne4. Cependant, ces deux dernières ouvertures ont été ressuscitées par l’école hypermoderne4.
Le jeu hypermoderne s’appuie notamment sur les principes énoncés (dans Mon système en particulier) par Nimzowitsch : la surprotection7, la prophylaxie7, le louvoiement, appelé par Michel Roos le Lavieren2. « Les idées stratégiques de Nimzowitsch couvrent par priorité les positions fermées. Aucun joueur de nos jours ne peut s’en passer »8.
Quant-au centre, alors que les classiques considéraient « l’occupation » du centre comme une nécessité, c’est selon Réti le « contrôle » de ce dernier qui est l’essentiel9. Ce contrôle peut être exercé à distance grâce à, entre autres, la mise en fianchetto des fous10, ou encore grâce à l’attaque du centre adverse par les pions des ailes. Les pions centraux de son propre camp, tout en privant ses pièces mineures de la possibilité d’occuper leurs cases centrales, peuvent en effet devenir une cible pour l’adversaire10.
Ceci conduit à des ouvertures comme la défense Alekhine, avec une ligne telle que 1. e4 Cf6 2. e5 Cd5 3. d4 d6 4. c4 Cb6 5. f4 (l’attaque des quatre pions) où les Blancs ont un centre de pions impressionnant pour le moment, mais vulnérable à long-terme, auquel les Noirs comptent bien s’attaquer dans un second temps.
Un autre exemple-type est le début Réti, où les Blancs laissent flexible la position de leurs pions pour décider ultérieurement où les jouer en fonction du dispositif adverse. C’est le cas des Noirs dans la défense nimzo-indienne.
En remettant en cause la conception du centre, c’est principalement dans la théorie des ouvertures que l’hypermodernisme a laissé une empreinte profonde1. Les ouvertures considérées comme hypermodernes se refusent pour l’essentiel à occuper prématurément le centre mais préfèrent le contrôler par des pions ou des pièces, quitte à pousser l’adversaire à occuper le centre par ses pions pour mieux les attaquer par la suite. En voici une liste non exhaustive pour les deux camps :
Championnats du Monde
Au XXe siècle, l’URSS, sous l’impulsion de Nikolaï Krylenko, fait une promotion très active du jeu, le considérant comme un excellent outil de développement intellectuel. C’est, en outre, une vitrine de la formation intellectuelle soviétique qui permet à l’URSS de dominer largement une discipline prestigieuse.
Le championnat du monde d’échecs est une épreuve destinée à déterminer le champion du monde pour le jeu d’échecs, il existe depuis 1886. Le champion du monde en titre est Ding Liren depuis 2023.
On trouve déjà trace à la cour d’Hâroun ar-Rachîd à Bagdad au IXe siècle d’un tournoi d’échecs opposant les meilleurs joueurs1. Avec le développement du jeu, des matchs sont organisés de façon informelle entre les joueurs les plus renommés. Après sa victoire contre le Polonais Zukertort en 1886, l’Autrichien Steinitz est reconnu comme le premier «champion du monde». Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le championnat du monde opposait dans un match le champion du monde en titre et un adversaire choisi librement par lui. À la mort du Russe (naturalisé Français) Alekhine, en 1946, la Fédération internationale des échecs (FIDE) prend en main l’organisation du championnat du monde en désignant les participants au championnat du monde de 1948 qui est remporté par le Soviétique Mikhaïl Botvinnik.
Depuis 1950, à l’exception des championnats organisés par la FIDE de 1999 à 2006 et du championnat « classique » de 2000, les championnats du monde sont précédés d’un tournoi des candidats qui désigne le ou les adversaires qui affronteront le champion du monde en titre. De 1993 à 2005, à la suite de la décision de Kasparov et Short de jouer leur match hors de la FIDE, deux cycles de «championnats du monde» ont été organisés en parallèle par la FIDE et par Kasparov, puis par son successeur, Kramnik, jusqu’en 2005.
Après la réunification des deux titres qui eut lieu en 2006, les championnats du monde ont été remportés quatre fois successivement par l’Indien Viswanathan Anand en 2007, 2008, 2010 et 2012. En novembre 2013 à Chennai en Inde, il est battu par le Norvégien Magnus Carlsen qui devient le nouveau champion du monde. Carlsen a conservé son titre quatre fois : face à Anand en novembre 2014 sur la marque de 6,5 à 4,5 après onze parties, puis en novembre 2016, face au Russe Sergueï Kariakine à New York (à égalité 6 à 6 après les parties lentes et vainqueur 3 à 1 sur les parties rapides de départage), à Londres en novembre 2018 face à l’Italo-Américain Fabiano Caruana (à égalité 6 à 6 après les parties lentes et vainqueur 3 à 0 des parties rapides) et à Dubaï en 2021 (7,5 à 3,5) face au Russe Ian Nepomniachtchi. Le championnat du monde 2021 se dispute en quatorze parties en cadence longue (1 h 30 pour les quarante premiers coups) avec un éventuel départage par quatre parties rapides puis si nécessaire deux parties de blitz et enfin une ultime partie en Armageddon.
Il existe également un championnat du monde d’échecs de parties rapides et un championnat du monde de blitz dont Magnus Carlsen est le champion en titre (2022).
Il y a un championnat du monde d’échecs aléatoires Fischer, dont le tenant du titre en 2022 est l’Américain Hikaru Nakamura.
Dans certains matchs, la victoire revenait au premier joueur à remporter six, huit ou dix victoires, les parties nulles ne comptant pas (le score avec les parties nulles est indiqué entre parenthèses). Les autres matchs étaient disputés en dix, vingt ou trente parties, la victoire revenant au premier joueur à marquer plus de la moitié des points. En 1921, Lasker abandonna le match après quatorze parties (le match était en trente parties).
Après la Seconde Guerre mondiale, de 1948 à 1990, les championnats du monde avaient lieu tous les trois ans. Avant 1963 et après 1977, un match revanche était organisé en cas de défaite du champion en titre. En cas d’égalité après 24 parties, le champion conservait son titre. Botvinnik et Kasparov profitèrent chacun de cette disposition.
Dans certains matchs, la victoire revenait au premier joueur à remporter six victoires, les parties nulles ne comptant pas (le score avec les parties nulles est indiqué entre parenthèses). Les autres matchs étaient disputés en vingt-quatre parties, la victoire revenant au premier joueur à marquer plus de la moitié des points. En cas d’égalité (12 – 12), le champion conservait son titre. En 1975, Bobby Fischer abandonna son titre sans disputer le match contre Anatoli Karpov.
La finale des championnats du monde FIDE de 1998 à 2000 était jouée au meilleur des six parties classiques (avec un départage de deux parties en 1998). La finale des championnats du monde FIDE de 2001-2002 et 2004 fut jouée au meilleur des huit parties.
De 2006 à 2018, les matchs sont disputés en douze parties, passés à quatorze depuis 2021. La victoire revient au premier joueur à marquer plus de six points, sept en 2021. En cas d’égalité (6 – 6, 7-7 en 2021) après les parties classiques, les adversaires disputent un mini-match de départage en parties rapides.
Le score indiqué entre parenthèses est le score après les parties de départages.
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