Aux origines
Élu pape en 590, Grégoire le Grand marque profondément l’histoire de la musique. Il est le premier à s’intéresser à la façon dont est pratiquée la musique religieuse et à établir des règles. En 596, il envoie en Angleterre saint Augustin de Cantorbéry, accompagné de quarante moines, afin d’y rétablir le christianisme. Des écoles de chant sont créées au nord du pays tandis que le chant grégorien est institutionnalisé en 664. La pratique de l’orgue se développe et la polyphonie à deux voix débute.
Le Moyen Âge et la Renaissance
Vers 1100, John Cotton, appelé aussi Jean d’Afflighem, écrit le traité De musica. Plusieurs écrits théoriques vont alors apparaître, notamment ceux de Jean de Garlande et de Walter Odington au début du XIVe siècle. À Worcester, vers 1300, se développe un répertoire plus particulièrement anglais qui puise ses origines dans la musique populaire locale, mais aussi dans le répertoire français de l’école de Notre-Dame. La musique instrumentale prend une grande place. La création musicale s’effectue principalement à la chapelle royale, dans les monastères et abbayes. Au XVe siècle, les compositeurs anglais John Dunstable et Lionel Power deviennent très connus, y compris à l’étranger, au point d’influencer certains musiciens français.
Le règne d’Henri VIII va marquer un tournant décisif : une réforme religieuse appelée « schisme anglican » bouleverse le pays. Il convient de donner à la nouvelle Église d’Angleterre un répertoire musical spécifique. John Merbecke écrit un livre de chants d’église en anglais, Book of Common Prayer, qui met fin à l’influence des compositeurs franco-flamands. Par ailleurs, Henri VIII est lui-même compositeur et protège de nombreux musiciens : ainsi, les compositeurs John Taverner, Christopher Tye et surtout Thomas Tallis vont devenir très célèbres grâce à son mécénat.
Le règne d’Elisabeth Ire
Durant le règne de la fille d’Henri VIII, l’Angleterre se hisse au rang des grandes puissances. Le domaine musical n’est pas en reste : compositeurs et interprètes d’exception fleurissent, tandis que les écrits musicaux se multiplient. Le compositeur William Byrd, élève et ami de Tallis, devient le représentant du madrigal anglais. La musique pour clavier connaît également un essor remarquable. Le compositeur John Dowland, s’il excelle dans tous les genres musicaux, se distingue tout particulièrement dans la musique vocale profane avec ses Ayres pour voix et luth. Vingt ans après la fin du règne d’Elisabeth Ire, la musique pour clavier et la musique vocale se développent moins rapidement tandis que la musique de chambre prospère. Mais en 1649, suite à la révolution et à l’établissement du Commonwealth, cette évolution cesse brusquement.
L’ère baroque
La révolution bouleverse totalement les institutions musicales : les théâtres sont fermés, les chapelles royales disparaissent, toute forme d’art doit être « morale ». La musique se réfugie donc dans les cercles privés, où se développe alors la musique de chambre vocale et instrumentale. La musique n’est plus le domaine des spécialistes, les premiers concerts publics ont lieu. En 1660, Charles II, fils de Charles Ier, revient de son exil et monte sur le trône. Il a pu entendre les musiciens français, notamment Jean-Baptiste Lully, et envoie ses propres musiciens se former à la cour de France. Opéras, cantates, oratorios et sonates fleurissent donc en Angleterre, côtoyant les genres anglais tels le fancy, l’anthem, le catch ou le masque. Le compositeur Henry Purcell excelle dans tous ces styles et devient très célèbre grâce à son opéra Dido and Aeneas. Il fait progresser tous les genres musicaux et parvient à mettre la langue anglaise en musique d’une façon nouvelle et remarquable. Sa mort en 1695 marque d’ailleurs une véritable pause dans la vie musicale anglaise.
Le XVIIIe siècle
C’est le compositeur Georg Friedrich Haendel qui marque le XVIIIe siècle anglais. Né en Allemagne, il arrive en Angleterre à vingt-six ans, et crée le genre de l’oratorio anglais : une œuvre comme Le Messie, mais aussi ses autres œuvres vocales et ses concertos grossos font de lui le compositeur le plus important de son temps. Après sa mort en 1759, la musique anglaise se révèle moins prolixe.
Le XIXe siècle
Le XIXe siècle connaît une pénurie de grands compositeurs anglais. La musique entre dans la période romantique, l’attention se porte vers l’Allemagne. En Angleterre ont pourtant lieu de très nombreux concerts, et des sociétés philharmoniques voient le jour. William Sterndale Bennett est l’auteur de nombreuses œuvres pour piano, tandis qu’Arthur Sullivan devient célèbre grâce à ses opérettes.
Le XXe siècle
Au début du XXe siècle, les compositeurs anglais subissent encore l’influence des romantiques allemands. L’un d’entre eux se démarque pourtant : Edward Elgar. Ses œuvres, toujours jouées en Angleterre, sont données très souvent à l’étranger. Le compositeur Ralph Vaughan Williams s’intéresse particulièrement au chant folklorique anglais et à la musique de la période d’Henri VIII. Son œuvre est très importante.
D’autres compositeurs tels Gustav Holst, Michael Tippett, et Alan Bush participent à la vie musicale anglaise, mais c’est le compositeur Benjamin Britten qui marque tout particulièrement son époque. Il compose de nombreuses œuvres instrumentales, mais ce sont surtout ses opéras qui connaissent un succès immense.
De nos jours, la vie musicale en Angleterre est toujours très active grâce à de nombreux compositeurs parmi lesquels Brian Ferneyhough