Orazio Puglisi

Le beau ! Quoi d'autre ?

Eglise Notre Dame

Ci-dessus le mausolée de Charles le Téméraire

Charles de Bourgogne1, dit Charles le Hardi ou Charles le Travaillant, plus connu sous son surnom posthume de Charles le Téméraire2, né le 3,4 à Dijon et mort le  près de Nancy, est, après Philippe le HardiJean sans Peur et Philippe le Bon, le quatrième et dernier duc de Bourgogne de la maison de Valois, seigneur et maître d’un ensemble de provinces connu aujourd’hui sous le nom d’État bourguignon5.

Après s’être illustré, en 1465, lors de la Ligue du Bien public, une coalition formée contre le roi de France, Louis XI, Charles le Téméraire monte sur le trône de Bourgogne en 1467, à la mort de son père. Se considérant comme un souverain de plein droit, son règne est marqué par un affrontement constant avec son cousin Louis XI, qui revendique la suzeraineté sur une partie de ses terres, censée relever du royaume de France6. Dans le même temps, il se rapproche de l’empereur germanique Frédéric III et du roi d’Angleterre Édouard IV d’York, dont il épouse la sœur. Comme son père avant lui, il est l’un des princes les plus puissants de la chrétienté, grâce notamment à la richesse de ses territoires et au prestige de sa cour.

Après avoir cherché, en vain, à obtenir le titre de « roi des Romains », il s’attelle à la réforme administrative de son État, qu’il consolide en tentant d’en faire une entité géographique et politique continue, par la réunion de ses possessions septentrionales et méridionales (ce qu’il fait par l’acquisition de la Haute-Alsace puis l’annexion de la Lorraine), afin de les ériger à terme en un royaume indépendant, ressuscitant l’ancienne Lotharingie.

Ses ambitions démesurées se heurtent à de nombreuses oppositions en Europe. À la fin de son règne, les guerres de Bourgogne le confrontent aux Confédérés suisses, aux Lorrains et aux Alsaciens. Cette coalition, financièrement soutenue par Louis XI, finit par avoir raison de lui à la bataille de Nancy du , lors de laquelle il est tué.

Il laisse derrière lui une fille unique, Marie, qui, afin de faire face aux prétentions du roi de France, épouse l’archiduc Maximilien d’Autriche, première étape de la rivalité centenaire entre la France et les Habsbourg.

 

 

La Vierge à l’enfant de Michel Ange

 

La Madone de Bruges ou Vierge et l’Enfant est une statue en marbre réalisée par Michel-Ange entre 1501 et 1504 et représentant la Vierge Marie et l’Enfant Jésus. Sa hauteur est de 125 cm.

L’œuvre est conservée depuis le XVIe siècle dans l’église Notre-Dame de Bruges, en Belgique.

Description

Cette statue de la Vierge et l’Enfant de Michel-Ange diffère sensiblement des représentations antérieures du même sujet, qui avaient tendance à représenter une Vierge pieuse et souriante regardant le nouveau-né dans ses bras. Au lieu de cela, dans la Madone de Bruges, se référant délibérément aux formes hiératiques de l’iconographie byzantine et médiévale, Michel-Ange figure Jésus debout entre les genoux de sa mère et enveloppé dans sa robe, presque sans soutien, exprimant à la fois sa nature divine et humaine dans une traduction presque littérale de « né de la Vierge Marie » et « le Verbe fut fait chair »1. Il est retenu légèrement par la main gauche de Marie et semble être sur le point de s’éloigner de sa mère et partir dans le monde.

Pendant ce temps, Marie ne tient pas son fils et ne le regarde même pas. Son regard vague regarde au loin comme si elle savait déjà ce que serait le destin de son fils.

Presque grandeur nature, la Madone de Bruges a des similitudes certaines avec la Pietà (1499) de Michel-Ange, qui a été achevée peu de temps avant, principalement par le mouvement de la draperie et par son fini1. Le long visage ovale de Marie rappelle aussi celui de la Pietà.

Histoire

La statue en marbre de la Madone de Bruges, réalisée par Michel-Ange entre 1501 et 1504, est la seule sculpture de l’artiste à avoir quitté l’Italie de son vivant et est presque inconnue à Florence. Elle a été achetée pour 4 000 florins par Giovanni et Alessandro Moscheroni (Mouscron) membres d’une riche famille de marchands de tissus de Bruges, à l’époque une des villes commerciales les plus importantes d’Europe. Les lettres envoyées de Rome à son père par Michel-Ange donnent des instructions précises pour l’expédition1.

La sculpture a quitté deux fois Bruges :

  • La première fois en 1794, les révolutionnaires français, qui avaient envahi les Pays-bas autrichiens, emportèrent la statue ainsi que d’autres œuvres d’art. La statue regagna Bruges après la défaite de Napoléon Ier en 1815.
  • La seconde fois en 1944 quand les soldats allemands au cours de la retraite emportèrent la statue camouflée dans un matelas dans un camion de la Croix-Rouge2. Elle a été retrouvée en 1945 par les Monuments Men, dans une mine de sel à Altaussee en Autriche, avec de nombreuses autres œuvres d’art pillées dans toute l’Europe et ramenée de nouveau dans l’église Notre-Dame de Bruges où elle se trouve aujourd’hui.

Après l’agression subie par La Pietà de Michel-Ange en 1972, la sculpture a été placée préventivement derrière une vitre pare-balles et à distance du public.

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