Orazio Puglisi

Le beau ! Quoi d'autre ?

Le Pré Impressionisme

Image mise en avant : William Turner, L’Incendie du Parlement, 1835, Cleveland, Museum of Art.

 

1859-1874 : prémices

Pré-impressionnisme

Peinture montrant un grand panache de feu et de fumée s'élevant sur un décor urbain au bord d'un fleuve.
William TurnerL’Incendie du Parlement, 1835, Cleveland, Museum of Art.

Pour l’historienne de l’art Sophie Monneret, le terme pré-impressionnisme « s’applique à la manière, suggestive, esquissée, qui chez maint artiste prélude plus ou moins directement à la technique impressionniste »[2]. Une première rupture significative dans la peinture de paysage remonte à John Constable et William Turner[2], qui renoncent aux paysages romantiques et adoptent la simplicité pour Constable[2] et l’instantanéité pour Turner[3], auxquelles se rattachent les impressionnistes. La disparition du dessin au profit de la couleur qui caractérise certaines toiles de Turner se retrouve notamment chez Monet[3]. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les artistes modernes européens recherchent généralement à représenter la lumière et à composer en plein air[4], comme le montre le groupe italien des Macchiaioli, contemporains des impressionnistes avec lesquels ils sont parfois en contact via Degas[5].

En France, les paysages de Camille Corot rompent eux aussi avec la tradition, et il est refusé au Salon de 1843[6]. Il est directement lié aux impressionnistes, donnant des leçons aux sœurs Berthe et Edma Morisot et à Pissarro dans les années 1860[7], et son influence se fait sentir sur tout le groupe[8]. Le style novateur de Delacroix peut être rattaché au pré-impressionnisme, dans sa manière de créer les atmosphères de ses tableaux et dans sa touche divisée[6]. Les impressionnistes se référent aussi à un certain nombre de paysagistes de la génération précédente, parmi lesquels Théodore Rousseau et Jean-François Millet, peintres de l’École de Barbizon aux couleurs vives et à la touche rapide[9], dont l’influence est visible dans les premières toiles que les futurs impressionnistes exposent au Salon[7].

Trois peintres, par leurs liens directs avec ces jeunes artistes, mènent le pré-impressionnisme au terme de son évolution : Eugène BoudinJohan Jongkind et François Daubigny[10]. Les deux premiers ont notamment enseigné à Monet, le dernier en est un ami proche et un futur défenseur de l’impressionnisme[10].

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