Image mise en avant : Sculptures cycladiques, musée national archéologique d’Athènes
À l’Âge du Bronze, la sculpture grecque antique est marquée par la sculpture cycladique. Cette sculpture est caractérisée par différents styles en fonction de la période et de la culture.
Au Cycladique Ancien I (entre 3200 et 2700 av. J.-C.), il existe le type de Plastiras de la culture de Grotta-Pélos, et la typologie des idoles-violon. Le premier type, sur marbre, est caractérisé par un canon tripartite. Le cou, particulièrement allongé, surmonte les mains qui sont affrontées sur la poitrine. Les pieds sont posés à plat sur le sol. Les détails anatomiques sont nombreux mais modestes. Le second type, également sur marbre, est majoritairement féminin. Le corps humain y est réduit au cou, aux épaules, au rétrécissement de la taille et à l’élargissement des hanches. Ces statuettes sont très plates et extrêmement stylisées. On trouve parfois des incisions pour le pubis et pour l’encolure à la base du cou.
Au Cycladique Ancien II (entre 2700 et 2300 av. J.-C.), il existe deux variétés pour la même culture de Kéros-Syros, la variété de Spedos et la variété de Dokatismata. La première, sur marbre, est celle des « idoles aux bras croisés ». Elle représente une femme nue, debout sur la pointe des pieds, de canon quadripartite qui s’inscrit dans un cercle. L’avant-bras gauche est placé sur l’avant-bras droit. La tête, globalement lyriforme, est marquée par un nez tronconique et des oreilles détaillées. Elle est liée aux épaules, droites et tombantes, par un cou tronconique. Deux légères protubérances marquent les seins, et une ligne marque les hanches. Les jambes sont séparées par un évidemment. Les traces de peintures retrouvées sur certaines sont peut-être la marque de peintures rituelles.
L’art cycladique est une forme d’art rattachée à la civilisation des Cyclades florissante entre approximativement 3300 et 2000 av. J.-C. dans les îles des Cyclades. Avec les civilisations minoenne et mycénienne, le peuple cycladique fait partie des trois cultures majeures de la civilisation dite égéenne. L’art cycladique représente donc l’une des trois branches principales de l’art égéen. Cette forme d’art se caractérise principalement par des idoles de marbre portées en offrande aux morts. Une majorité de ces sculptures représentent des femmes nues, les bras croisés sur le ventre. Certaines de ces idoles de marbre ont été retrouvées dans l’ouest de la péninsule ibérique et jusqu’aux bouches du Danube1.
Sculptures cycladiques, musée national archéologique d’Athènes
Au néolithique
Vénus stéatopyge dite « la grosse dame de Saliagos », Paros, Cyclades, Ve millénaire av. J.-C.
Presque toutes les informations concernant la période de l’art des Cyclades au Néolithique proviennent des fouilles des sites de Saliagos et d’Antiparos. Les poteries de cette époque sont similaires à celle de la Crète et de la Grèce continentale. Sinclair Hood écrit : « Une forme distinctive est celle d’un bol sur un haut pied comparable à un type qui apparaît sur le continent au Néolithique tardif2. »
Art cycladique premier
Bien que l’on ne puisse pas du tout limiter cet art une de ces périodes strictement, l’art cycladique premier est divisé en trois périodes : Cycladique ancien I (2800-2500 av. J.-C.), Cycladique ancien II (2500-2200 av. J.-C.) et Cycladique ancien III (2200-2000 av. J.-C.). De même, les représentations peuvent appartenir à plusieurs des îles cycladiques. L’art de la période I est le mieux représenté dans les îles Paros, Antiparos ou Amorgós, la période II dans l’île de Syros et la période III à Milos3.
Sculptures cycladiques
Les formes les plus connues de cette période sont des objets de marbre généralement nommés « idoles » ou « figurines », bien qu’aucune des deux appellations ne soit tout à fait juste. Le premier terme suggère une fonction religieuse laquelle n’est pas du tout accordée par l’ensemble des experts et le second ne peut pas s’appliquer aux larges figures qui sont presque de grandeur nature. Ces figurines de marbre que l’on retrouve dispersées autour de la mer Égée suggèrent qu’elles étaient populaires parmi les peuples de la Crète et de la Grèce continentale4. Les plus célèbres de ces figurines sont peut-être celles de musiciens : un joueur de harpe et un autre joueur de pipeau5. Datés approximativement vers 2500 av. J.-C., ces musiciens sont parfois considérés comme « les plus anciennes représentations existantes de musiciens de la civilisation égéenne. »6
La majorité de ces idoles, cependant, sont des représentations hautement stylisées de formes humaines féminines, ayant typiquement une forme plane, qualité géométrique qui présente une ressemblance saisissante avec l’art moderne de notre époque. Pourtant il se pourrait que cela soit une mauvaise compréhension dans la mesure où les idoles étaient, à l’origine, peintes de couleurs vives7. Une majorité de ces figurines sont de genre féminin, représentent un nu, et ont les bras croisés sur le ventre. La plupart des auteurs qui ont considéré ces artefacts d’un point de vue archéologique ou psychologique ont assuré qu’il s’agissait de représentation d’une déesse mère dans la tradition de celles du Paléolithique, par exemple la Vénus de Willendorf8. Bien que quelques archéologues appuient cette thèse9, cette interprétation n’est généralement pas celle de la plupart des archéologues parmi lesquels aucun consensus ne s’impose. Ils interprètent ces figurines tantôt comme des idoles des dieux, des images de la mort, des poupées pour enfants ou encore comme ayant d’autres significations. Une spécialiste suppose qu’elles « seraient plus que des poupées et probablement moins que de sacrosaintes idoles. »10
Les hypothèses selon lesquelles ces représentations sont, au sens strict, des idoles c’est-à-dire des objets de culte à usage rituel, ne sont confirmées par aucune preuve archéologique11. Ce que suggèrent les données archéologiques est que ces représentations ont été utilisées régulièrement dans des pratiques funéraires : les statuettes ont toujours été retrouvées dans des tombes. Certaines d’entre elles montrent des signes évidents de réparation, ce qui implique qu’elles avaient une valeur pour le défunt pendant sa vie et qu’elles n’étaient pas spécifiquement fabriquées pour l’enterrement. En outre, de plus larges statuettes sont parfois brisées et seule une partie est enterrée. Ce phénomène n’a pas reçu d’explication. Les figurines ont été enterrées également avec des femmes ou avec des hommes12. Ces figurines ne se trouvent pas dans toutes les tombes10.
Poteries
L’argile locale se révèle difficile à travailler pour les artistes, aussi la poterie, les plats et les vases de cette période sont rarement au-dessus de médiocre3. D’une certaine importance sont les poêles à frire qui apparaissent sur l’île de Syros pendant la période EC II. La plupart des universitaires croient que ces « poêles à frire » n’étaient pas utilisées pour cuisiner mais peut-être pour servir de charmes de fertilité ou de miroirs13.
Galerie
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Une idole
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Figurine féminine
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Trois figurines
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Tête de figurine cycladique
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Figurine d’ibex en or
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Statuette trouvée à Akrotiri
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Cratère cycladique en marbre
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Idole cycladique, musée national d’archéologie d’Athènes
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Joueur de Harpe
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Déesse de la fertilité (3000-2500 av. J.-C.)
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« Poêle à frire » trouvée à Chalandrianí sur l’île de Syros (2800-2300 av. J.-C.)
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Cratères cycladiques, première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. Marbre de Paros